samedi 7 février 2015

SCC4/1 - ÉTAT MOYINI, ÉTAT MOBOMI ?

Janvier 2015. Mon système informatique a énormément de ratés. Mais bon, on se débrouille quand même…

Juste à temps et suffisamment pour me permettre de suivre en direct une nouvelle tentative d’assassinat de la constitution, un coup d’Etat constitutionnel manigancé et opéré par les sorciers, les « services » et les crapuleux : le passage en force devant l’Assemblée nationale, le 17 janvier 2015, à l’arraché, pendant le week-end, un samedi qui était également un jour férié et le jour de la commémoration de l’assassinat de Patrice-Emery Lumumba, nuitamment, vers 23h30, d’un texte, présenté par Shabbo, le constitutionnaliste félon et tout nouveau (depuis le 7 décembre 2014) sorcier régalien en charge de l'Intérieur,  devant permettre une prolongation de fait, au-delà de leur terme, des mandats présidentiel et législatifs qui viennent normalement à expiration en 2016.

Une nouvelle loi électorale a donc été adoptée par des « élus » corrompus et directement intéressés à la manoeuvre
- Ohooh ? En politique aussi c’est l’économie de marché qui prévaut, Nat ? Et les élus de la majorité n'ont donc rien d’autre à négocier que leurs fesses, rien d’autre à monnayer que leurs votes ? Et se montrent-ils toujours disposés à accomplir leurs devoirs conjugaux de membres de la majorité présidentielle mais jamais gratuitement ? Et jouent-ils du croupion et font-ils des manières… Nzoto na biso ezali ofele te !, avant de se faire troncher et boutiquent-ils leurs voix au mieux de leurs intérêts ? C'est bien ça, Nat ?
- Chuttt ! Gare aux imputations dommageables, allégations infondées et malveillantes, propos tendancieux et travestissement des faits, fieu !
- Ohooh ? Gare aux vérités inconvenantes ?
La loi électorale ainsi votée par l’Assemblée nationale visait à conditionner la tenue de prochaines élections présidentielles et législatives à l’organisation préalable et à l’achèvement d’une opération d’identification des citoyens confiée à un organe nouvellement et spécialement créé à cet effet, l’Office National d’Identification de la Population (ONIP).
Cette manœuvre, imaginée par Shabbo, alias "Le Faussaire" et "Le pyronane" avec l'aide de quelques philosophes-conseils, politologues-tapins et juristes-paillassons au service du système sorcier, devait normalement permettre de maintenir à leurs postes, pendant de longues années encore (on parlait même de quatre à cinq ans), non seulement la Haute Hiérarchie en place, ses sorciers régaliens affidés et feudataires inféodés mais aussi 
- Chutt !
les votants eux-mêmes, à savoir les membres de l’Assemblée nationale directement intéressés par cette opération mystificatrice, ces sorciers de troisième rang régulièrement invités à « passer à la questure » pour y percevoir leurs plantureux émoluments et différents avantages connexes, mais qui reçoivent aussi, de la main à la main, des « collations » ou « motivations » particulières à l’occasion d’un vote d’une loi « importante pour le système en place » et à qui les « services » font bien comprendre qu’en cas de nouvelles élections, leurs candidatures pourraient fort bien ne pas être retenues et qu’ils pourraient ne pas être réélus…

Les députés dits de l’opposition ont certes chahuté, tempêté, gueulé, crié, sifflé, chanté « Voler n’est pas bon » de Zaïko Langa-Langa à l’adresse de
- Chutt ! Atteinte à l'ordre public !
Shabbo, le constitutionnaliste félon et sorcier régalien chargé de l’Intérieur… Mais ils n’ont rien pu faire.
Ils ont quitté la salle avant le vote. Certains dirigeants de l’opposition ont alors appelé la population à manifester...


Et voici que la population s’est levée et que le barouf a commencé !
Les lundi 19, mardi 20 et mercredi 21 janvier 2015
Le match a été interrompu ! Le public... Faux-têtes ! Miyibi ! Crapuleux ! Dégagez ! Cassez-vous ! Tolembi na pasi ! Bolongwa ! Tokosilana na bino !, est descendu sur le terrain et a arraché les poteaux et les marquoirs, fait fuir les arbitres et juges de ligne accusés de corruption !

Confusion totale et panique générale dans la sorcellerie ! Sur ordre de la Haute Hiérarchie, des mesures drastiques de sauvegarde ont immédiatement  été prises par Ysengrin, l’administrateur général des « services » et grand organisateur des crimes d’Etat : 
Lieux stratégiques placés sous le contrôle d’agents des « services » en civil.
Déploiement de corps habillés en bleu (sous les ordres du général Nyamakan alias Esprit de Mort), de la Leni et des forces armées de la République autocratique du Luabongo, des éléments du bataillon PM du camp Kokolo (sous les ordres du colonel Djidjadja dont on dit qu'il serait plus brutal encore que le général Nyamakan) de bérets noirs et de bérets rouges de la Garde Spéciale Présidentielle (sous les ordres du général Zeban), avec chars de combat, armes et munitions de guerre.
Coupure de la connexion Internet et suspension du service de messagerie téléphonique SMS depuis le mardi 20 janvier dans la matinée.
Plus de réseaux sociaux, de Twitter, d’Instagram, de Skype, de Facebook, de Whatsapp, de Viber, de Youtube.
Brouillage du signal de Radio France Internationale RFI.
Signal d’émission de la radio-télévison JUA de Lubumbashi coupé.
On se rappellera que le signal d’émission de Canal Kin Telévision CKTV (appartenant à Jean-Pierre Bemba Gombo) et de la Radio télévision Catholique Elikya  RTCE avaient été coupés depuis vendredi 16 janvier 2015 vers 22 heures pour avoir diffusé un message de l’opposition appelant la population à manifester.

Dans le but de prendre la tête de la manifesstation, plusieurs cadres et militants des partis de l’Opposition (Vital Kamerhe, Martin Fayulu, Jean-Claude Muyambo, Franck Diongo, Delly Sessanga, etc) ont passé la nuit de dimanche 18 à lundi 19 janvier 2015 dans les sièges de leurs partis, sur l’avenue de l’Enseignement en face du Palais du Peuple.
Ils y ont été 
- Chutt ! Association de malfaiteurs ! Incitation à la révolte contre les autorités !
séquestrés par des policiers et des Bana Mura de la Garde Spéciale Présidentielle (GSP) à partir de 1h du matin et n’ont pu être « libérés » que vers 16h30

Des milliers de manifestants, venus spontanément des quatre coins de la capitale, ont affronté les forces de l’ordre à Matonge et Kasa-Vubu, dans le périmètre compris entre les avenues Kasa-Vubu, Enseignement, Ethiopie, Huileries, Gambela, Victoire et le Boulevard Triomphal.
Et aussi dans différents quartiers de tous les districts de la ville-duché d’Expo (alias Mboki, lokola "Mboka ya ba ndoki") . Non seulement dans les districts du Mont-Amba et de la Tshangu mais aussi dans ceux de la Funa et de la Lukunga.
A Kingabwa, à Lemba, à Matete, à N’djili (où les bérets noirs du bataillon PM se sont distingués dans la répression des manifestants), au Mont-Amba, au Mont-Ngafula, au Rond-point Ngaba, à Makala, à Yolo-Ezo et à Mombele, sur Kapela, à la place Victoire, sur la place de la 7ème Rue et autour de la 12ème Rue de Limete, du côté de l’avenue Assolongo à Bandalungwa, à l’UPN, à Delvaux, à l’Ozone …

Barricades de fortune, pneus enflammés, jets de pierres. Attroupements dispersés à coups de gaz lacrymogènes et autres grenades « assouplissantes » selon les termes d’un colonel de la police. 

Tirs de balles réelles non-précédés de tirs de sommation. 
Hommes en uniforme  débarquant 
- Chutt !
à l’Hôpital général de référence, s’en prenant aux personnes commises à la surveillance des entrées de l’hôpital pour avoir permis des visites aux blessés et ouvrant le feu au niveau du pavillon 4, touchant quatre personnes.

Plusieurs centaines de manifestants, militants, étudiants ont été arrêtés et entreposés sans mandats d’arrêt dans les cachots des parquets de la Gombe, de Kalamu, de N’Djili et de Ngaliema ou transférés à l’Université Libre de Makala et entassés dans le « parloir ». Ou dans de nombreux cachots clandestins. Certains opposants connus sont également arrêtés. Sous les prétextes les plus divers. Ainsi Jean-Claude Muyambo (président de la SCODE, ancien parti de la majorité présidentielle ayant rejoint l’opposition), arrêté à son domicile, dès le mardi 20 janvier, pour une obscure affaire d’abus de confiance et de stellionat qui avait été classée sans suite par le Parquet Général de Lubumbashi depuis juin 2014. Acheminé aux bureaux des « services » situés au croisement des avenues de l’Equateur et des Aviateurs, puis aux « 3Z » en face de la Primature, le bâtonnier Muyambo a finalement été transféré à l’Unimak où il a rejoint, notamment, Eugène Diomi Ndongala, Jean-Bertrand Ewanga, Vano Kalembe Kiboko, Mike Mukebayi, Edy Kapend. De même que Mopoie et Bangazegino, bénéficiaires de la loi d’amnistie mais n’ayant jamais été libérés. Tel est aussi le cas de Christopher Ngoyi Mutamba (président de l’ONGDH Synergie Luabongo Culture et Développement et co-fondateur de « Sauvons le Luabongo », une coalition de partis politiques et d’organisations de la société civile crée en 2014 pour lutter contre des propositions de modification de la constitution) arrêté le 21 janvier vers 20h à l’Hôtel Matonge, où logent les activistes de droits humains venus des provinces, par plusieurs hommes dont certains portaient l’uniforme du bataillon PM, le bras armé du Saint-Office.

Treize sous-ciats ont été pillés, vidés de leurs armements ou incendiés.
De même que le bâtiment administratif du bourg autonome de Ngaba, sur l’avenue Kianza, non loin de l’avenue de l’Université, incendié lui aussi.
Pillage de la concession de Luabongo Metal, à Limete, envahie par des « constructeurs anarchiques » qui se sont emparés de nombreuses machines : foreuses, raboteuses, tables métalliques, compresseurs et même une presse de 250 T. De même que des machines et matériels des sociétés Penalu et Afretin
Les établissements et les personnes suspectée de collaborer avec le système sorcier ont été particulièrement visés. La toute nouvelle maison de Koffi Olomide, sur Oshwe (à côté de la terrasse l’ancien Mayaza où les sorteurs viennent boire leur Primus, en savourant des morceaux de cabri et des tranches de kwanga qu'ils envoient un "petit" leur acheter dans le quartier) a été caillassée par la population pour 

- Chutt ! Destruction méchante de biens !
cause de soutien affiché du chanteur-violeur à la Haute Hiérarchie. On raconte aussi que des manifestants ont mis le feu à l’église où va prier le commissaire provincial de la police de la ville-duché d’Expo (ayant le grade de commissionnaire divisionnaire adjoint correspondant à celui de général de brigade dans l’armée), responsable de la répression armée non seulement des manifestations de 19, 20 et 21 janvier mais aussi de celles des 11 et 12 janvier 2015 et, précédemment encore, de l'Opération Likofi lancée le 15 novembre 2013. Où prie ce général ? Baruti Tabernacle au quartier Righini ou
- Ohooh ? Eglises wana ba salisaka batu te ?
l’Eglise de l’apôtre Léopold Mutombo ? Saccage également, pour faits de « collaboration », des infrastructures de l’Université Simon Kimbangu USK. Saccage aussi d’une cinquantaire
- Ohooh ? Au lieu de s’en prendre à Crec ou à Sinohydro ? Ou à la Sicomines ? Trop bien protégés dans leurs camps retranchés ? Assistés, si nécessaire, par des corps habillés en bleu et en kaki déployés autour de leurs établissements ?

- Chutt ! Allégations tendancieuses et supputations malveillantes ! Rastreins, fieu !
de magasins tenus par des commerçants chinois (et mettant en vente un peu de tout : des produits de beauté, des mapapa, des chaussures et des vêtements, des ventilateurs, etc) sous le couvert, habituellement, d’un national, propriétaire prête-nom. On rapporte que les devantures de commerces de la place Sainte-Famille et de la place Pascal auraient été défoncées par 
- Chutt ! Atteinte à l'ordre public !
les corps habillés de la police eux-mêmes, ouvrant ainsi la place aux émeutiers. Les commerçants chinois sont devenus les boucs émissaires privilégiés de tous les débordements populaires. Ils sont accusés, tout à la fois, de soutenir le régime en place et de faire une concurrence déloyale aux tenanciers de ligablos et autres petits commerçants nationaux.
Plusieurs ressortissants chinois ont été grièvement blessés.

Ecoles, magasins et marchés fermés. Circulation des bus interrompue. Banques commerciales, compagnies de téléphonie cellulaire, services douaniers, agences de voyage bloqués. Terminaux de paiement électroniques et distributeurs automatiques de billets devenus inopérationnels. Nombreuses activités tributaires de services informatiques arrêtées suite à l’interruption de la connexion internet. Ralentissement voire cessation des affaires. Manque à gagner considérable des entreprises et des services publics.
Difficultés rencontrées également par les particuliers : problèmes de liquidés et d’approvisionnements, transferts d’argent suspendus, ralentissement des procédures de paie.
Par ailleurs, certains flottements insolites
- Ohooh ? Une « poignée d’éléments incontrôlés en uniforme » qui auraient été manipulés et instrumentalisés par des « instigateurs » ? N’est-ce pas là un signe inquiétant pour l’actuelle configuration sorcière du pouvoir, Nat ?
- Chuttt ! Gare aux pressentiments imprudents et inconsidérés, fieu !

sont signalés çà et là parmi les corps habillés en bleu, qui n’étaient pas toujours sur la même longueur d’ondes que les « kakis » (et, surtout, les Bana Mura) et qui ont paru même, parfois, être tentés de faire cause commune avec les manifestants.
Par ailleurs encore, les hommes d’affaires aussi s’impatientent et redoutent qu’une crise interne de nature politique n’amplifie le risque d’une baisse de l’activité économique liée à la dégringolade des cours des matières premières et, notamment, du pétrole, de l’or, du cobalt et du cuivre. 

Les sorciers, les « services » et les crapuleux se retrouvent ainsi soumis aux pressions non seulement de « la rue » (à laquelle le Sénat s’est déclarés être très sensibles, avec une habileté manœuvrière évidente, justifiée notamment par le fait que le mandat des sénateurs eux-mêmes est venu à expiration depuis des années et qu’ils sont tous candidats à une réélection via de nouvelles assemblées ducales à installer prochainement) mais aussi des « hommes d’affaires », des fournisseurs d’accès à Internet et opérateurs téléphoniques et de tous les établissements et ambassades utilisateurs de services informatiques. Et, bien sûr, de la communauté chinoise et de la communauté internationale des biens-pensants
- Oui, Nat, mais 42 morts, c’est quand même embarrassant, non ? Et 4 morts encore à Goma ?
- Ekufeli te, fieu ! C'étaient des bandits, des pillards ! On ne pouvait que les arrêter ou les immobiliser ! Force devait rester à la loi !


Les sorciers, les « services » et les crapuleux ont donc été obligés de faire marche arrière et d’ordonner le retrait des dispositions litigieuses précédemment adoptées par l’Assemblée nationale.
Mais nullement repentis et devenus enragés, voilà qu’ils se déchaînent et clament leur indignation
- 42 morts, dis-tu ? Lokuta monene ! Ce sont les ONG de défense des droits de l’homme dont tout le monde sait qu’elles sont « prêtes à toutes les compromissions pour discréditer le régime » qui rapportent ces mensonges !
- Oui, Nat, mais les restrictions apportées à la liberté de l’information et la répression brutale des manifestations, au vu et au su de tout le monde, à coups de balles réelles tirés sur une population désarmée, avec un bilan probable d’au moins de 42 morts dans la seule ville d’Expo, en seulement deux ou trois jours de manifestations, c’est vraiment très embarrassant !
Ils avaient résisté, ils devaient être maîtrisés, c'est la loi, fieu ! Il fallait les arrêter ou les immobiliser !
- Après les morts de l’opération Likofi, 42 nouvelles victimes, sans compter celles des villes de l’intérieur du pays, ça commence à peser lourd, non ?
- 42 morts, c’est vous qui le dites et je ne vous le permets pas, s’emporte ... Tshaku !

Tshaku, en effet, très fâché contre "batu oyo bazopanza sango ya liwa ya lokuta", s'empare à présent du micro et fait irruption dans la conversation, récuse les critiques de l'opinion publique tant nationale qu'internationale ! Et le menteur public et sorcier régalien chargé  de la mobilisation, de la propagande, de l'animation politique (se posant en « éducateur du peuple » et en « coordinateur stratégique de la pensée unique » à l'usage des ensorcelés) de s'indigner: "C’est la FIDH qui raconte ces bêtises, une organisation qui s’est spécialisée dans la diffusion d’informations intrusives portant atteinte à la souveraineté nationale des Etats ! Alors que pour nous, ce qui compte c’est l’avenir du pays, le progrès, le développement, la modernité. Et le véritable bilan des émeutes, pour nous, c’est ceci : des activités commerciales complètement paralysées, une grave pertubation des circuits économiques et 61 bus et minibus de la Translu détruits ou immobilisés par les émeutiers ! Des bus qui avaient été mis par le Grand Conciliabule à la disposition de la population ! Et qui ont lâchement été incendiés ! Ou dont les vitres et pare-brises ont été cassés méchamment ! A partir de maintenant, les autorités de la sorcellerie ne pourront plus être tenues pour responsables des problèmes de transport de la population Luabongaise ! Celle-ci ne devra plus s'en prendre qu’à elle-même !"

En fin de semaine Ya André, alias Haut-Sommet, grand supporter de Zaïko et « patron » très intéressé d’une société de bus (le bus New-Transkin alias bus « Kimbuta », censés appartenir à la ville-duché d’Expo ?) gérée avec le concours d’un opérateur économique chinois, est revenu d’urgence d’Afrique du Sud où 
- Chutt !
il suivait des soins médicaux. Très inquiet pour l’avenir de son orchestre et de sa société de transport, Ya André a, comme d’habitude, essayé de calmer le jeu et s’est prononcé en faveur de la prise en charge des funérailles des victimes par l’Etat… C’est la stratégie habituelle d’apaisement des sorciers !
Ya André n’a pas précisé cependant le nombre de victimes prises en charge. Et qui était en droit de se dénoncer comme parent d’un insurgé ou avouer ainsi appartenir à la famille d’un Gavroche ou d’un Mbrekete, d’un fauteur de troubles  
- Ohooh ? Est-il vraiment sans danger de se présenter dans l’enceinte de l’Inspection générale de la police ou au camp Tshatshi et de réclamer le corps d’un disparu, Nat ? Comme un Joseph d’Arimathie ? Et de s’accuser ainsi d’être le parent irresponsable, l’ami douteux ou le voisin suspect d’un djeun mort par balles ou décédé sous les coups de poing, de matraque, de crosse, de bottine et de ceinturon des policiers, des agents des « services », des bérets rouges ou des bérets noirs ? Ne risque-t-on pas d’être poursuivi pour accusations mensongères portées contre les forces de l’ordre, atteinte aux droits de l’homme en armes, incitation à la haine des corps habillés ? Ou pour apologie du terrorisme, autodéfense non-autorisée ou complicité de tentative d’insurrection ? Ou comme « auteur spirituel » d’incendies volontaires, actes de pillage et incitation à la haine raciale, notamment contre les personnes de race chinoise »
- Chuttt ! Avec le Saint-Office et les juges qui obéissent aux commandements des militaires, on ne peut pas rigoler, fieu ! Gare aux imputations dommageables, allégations infondées et malveillantes, propos tendancieux et travestissement des faits !
- Ohooh ? Gare aux vérités inconvenantes ? C'est bien ça, Nat ?
Sans indiquer non plus à combien s’élèvera la contribution et quel sera le niveau de cette prise en charge. Celui des funérailles de Tabu Ley ou d’Emeneya Kester enterrés à la nécropole « Entre Ciel et Terre » de la N'Sele ? Celui des funérailles du colonel Mamadou Mustafa Ndala assassiné et promu au grade de général de brigade ? Ou celui des funérailles des quinze supporters de l'AS V.Club tués par les corps habillés en bleu à l’issue du match ayant opposé leur équipe au TP Mazembe au stade Tata Raphaël et dont chaque famille avait reçu une enveloppe contenant la somme de 2.500.000 Francs Luabongais ?
Rien de tout cela n’a été précisé.
On ne sait pas non plus si cette prise en charge concerne uniquement les morts par balles dont les familles ont réussi à localiser les corps… tout en n’ayant pas pu les retirer « au motif que l’Etat s’est engagé à s’occuper de leurs funérailles ».
Ou si elle concerne également les morts non-recensés, ceux du Rond-Point Ngaba, notamment
- Ohooh ? Ne dit-on pas que l’un d’entre eux serait... le neveu d’un sorcier légataire de très haut niveau directement apparenté à une des maîtresses de la haute Hiérarchie ?
- Cela se dit, fieu ! Mais pas en public...
- Ce jeune homme, dont on a « eu du mal » à retrouver le corps, aurait-il été abattu par inadvertance « alors qu’il passait par hasard dans le coin » ?
- On le raconte fieu !
 Mais on n'a pas intérêt à le répéter...
- Le commissaire provincial de la police de la ville-duché d’Expo aura-t-il finalement des comptes à rendre à quelqu’un ?
- A une des maîtresses de la Haute Hiérarchie sans doute mais certainement pas à la population, fieu ! Et tu aurais grand intérêt à ne parler de ça à personne ! Rastreins, valet !
dont les corps avaient été jetés (les corps habillés travaillaient en équipes: les uns prenaient les cadavres par les épaules et les autres par les jambes) dans un camion ou sur le plateau d’un pick-up, dissimulés sous une bâche et 
- Chutt !
emportés on ne sait où par des équipes de nettoyage et de désinfection des corps habillés en bleu commandés par les généraux Gimana2 et Nyamakan.
Ou encore les morts dont les corps, effectivement déposés à la morgue de l’hôpital général de référence d’Expo, ont entre-temps disparus, retirés par des agents des « services ». Nuitamment et sans signature de décharge.
42 morts seulement ? On peut sérieusement en douter.

Après un « meeting » au croisement des avenues Kabambare et Huileries, à proximité et sous la protection des corps habillés en bleu du Camp Lufungula, Ya André, le sorcier proconsulaire « élu » à la tête de la ville-duché d’Expo, vêtu de blanc et portant une banderolle blanche sur la tête « en signe de paix », a « pris un bain de foule » sur le Boulevard du 30 juin, encadré par un essaim de Pomba, d’agents des « services », de «Kuluna repentis » et de nouveaux Mazembrakos : des Wewa recrutés à cet effet par l’Hôtel de ville, contre certaines promesses démagogiques qui pourraient bien, un jour ou l’autre, se retourner contre leurs auteurs.
Haut-Sommet n’a évidemment pas pris le risque de se montrer du côté de Kingabwa, de Matonge, de Lemba, de Matete, de N’djili, du Mont-Amba, du Mont-Ngafula, du Rond-point Ngaba, de Makala, de Yolo-Ezo et de Mombele, sur Kianza, sur Kapela, à la place Victoire, sur la place de la 7ème Rue et autour de la 12ème Rue de Limete, du côté de l’avenue Assolongo à Bandalungwa, à l’UPN, à l’Ozone …

Etat Moyini, Etat Mobomi comme l'a dit le député lumumbiste Franck Diongo.
Un Etat qui gouverne contre le peuple et qui tue sa propre population est un Etat ennemi du peuple, un Etat assassin.

Au Luabongo, c’est en janvier particulièrement, juste près les fêtes, que les systèmes sorciers se plaisent à assassiner : le 2 janvier (Mamadou Ndala), les 4, 5 et 6 janvier (la population), le 16 janvier (Mzee), le 17 janvier (Patrice-Emery Lumumba) et les 19, 20 et 21 janvier (la population encore)




Ndlr (2016) : On se demande peut-être ce que sont devenus les cadavres de certains manifestants assassinés par l’Etat… Des « corps de l’Etat » sur l’identité desquels il est interdit (au personnel de la morgue) de s’interroger !, des cadavres non remis aux familles et devenus la propriété des « services » ?

Transformés en "foetus" ou en "indigents", ils auraient (suppose-t-on) été encaqués dans un charnier à Maluku !

Cliquez sur :






Ndlr : Vous êtes perdu(e)s ?
Et vous vous demandez où trouver un plan de la ville, un menu de la semaine ou une table des matières quelconque… et comment avoir accès à chacune des différentes séries de séquences du buku « sorciers, services et crapuleux » ?
Problème ezali te, cliquez sur : http://sosecra.blogspot.be/










SCC4/2 - Il aurait fallu que les crapuleux et (nini eza réellement sima ya makambo oyo ?) leurs commanditaires se mouchent ? Ils s'en sont bien gardés ?

Je suis venu, j’ai vu et je vais repartir ?
Définitivement bredouille ? Avec une autorisation de sortie délivrée par les « services » ?

Je n’ai pas arrêté de travailler. Je n’ai jamais cessé de lire et de tendre l’oreille et d’ouvrir les yeux et de mettre les doigts partout et de renifler toutes les odeurs et de regarder la télévision et de consulter internet et d’écouter l’ensemble des rumeurs et de scruter attentivement, jour après jour, les dépêches d'agence et communiqués, articles et revues de presse rédigés, diffusés, retransmis et/ou commentés par Radio Okapi, la Voix des Sans Voix, ALP, APA, Luabongoforum, AfriKarabia, Jeune Afrique, RFI, Eurac, AFP, Belga, Xinhua et j’ai continué de pousser au RIIIR irrépressible et libératoire et d’écrire mon roman, farouchement, avec persévérance et détermination, seul dans ma chambre qui était aussi ma salle d’eau, mon salon et mon bureau. Comme à l’hôtel. Comme un autiste ou un caractériel notoire. Ou comme un résident du Van Oo, l’Hôtel-Dieu de la Châtellenie d’Awel. Sans conctact avec personne. En cachette de mes propres enfants, de mes koko, de Ya Françoise et de Papa Henri. Sans même passer à Inzia saluer Mamène et Nathalie. Sans faire signe à Maman Luta. Sans voir Dominique. Sans chercher à me faire inviter par personne et sans répondre à l’invitation de personne. Sans téléphoner, sauf à ma femme mariée. Sans même contacter Mopoie et Bangazegino. En buvant des litres de café et en mangeant des mangues et des safus avec du pili-pili. Enfermé dans ma chambre avec un seau pour me doucher, un pispot pour les urgences nocturnes, une lampe torche et des bougies en cas de délestage. Sans prendre le soleil, me mettre sur la terrasse, me couper les poils du nez ou regarder pousser les tomates plantées par Lingasa. Sans rendre visite à des amis, me promener ou aller boire un verre à Yolo-Nord, rue de Mpangu, sur Bolobo (ex-Monseigneur Six) ou sur Kapela, au quartier artisanal de N’djili, à Delvaux, Binza-Pigeon et du côté de Masikita, dans une petite rue proche du rail et perpendiculaire à Komoriko, sur Kanda-Kanda, Dibaya ou Momboyo, sur Oshwe, sur Badjoko, au quartie Debonhomme dans le bourg autonome de Matete ou même à Masina Sans Fil, chez les amis du mari d’Aka. Ni même… Ce n’était pas vraiment le moment de se montrer là-bas ? Les appariteurs musclés sont devenus particulièrement nerveux ?, à l’Université Libre de Makala. Je n’ai rencontré aucun ami et je ne me suis montré nulle part pour ne compromettre personne.
- Et ton crapuleux, Douchka, le général*** ?
- Même pas vu sa gueule ?
- Tu s’rais pas dev’nu un p’tit peu parano ?
- Zela kaka !

Personne ne s’est assis en face de moi, se carrant solidement dans un fauteuil d’APG (Administrateur ou Prélat Général) pourvu de coussins moelleux, les coudes posés sur son bureau et me toisant fixément comme un boa s’appliquant à hypnotiser un lapin en peluche, énucléé ou carrément aveugle et se demandant comment y parvenir, les mains jointes par le bout des doigts. Personne n’a entrepris de m’interroger en me regardant le milieu de la tête, comme un gecko aux ongles crochus et au regard perçant, cherchant à prendre le contrôle de mes aventures de hibou à oreilles de chat.
Personne n’a attiré une chaise entre ses cuisses et ne s’y est assis à califourchon, un cigare en bouche, s’appuyant sur le dossier comme dans un polar à l’ancienne, agitant le poing sous mon nez, glapissant, menaçant, vociférant.
Personne ne m’a confié aux bons soins à d’instrumentistes chargés de m’extorquer des « aveux » ciconstanciés par la torture : coups de matraque donnés sur tout le corps pour attendrir le steack ou assouplir la bête, matraques électriques enfoncées dans l'anus, écrasement des testicules, simulacre de mise à mort, enterrement vivant et autres sévices physiques et mentaux.

Personne ne m’a même souffleté ! Ni les « services », ni les crapuleux.
Personne n’a jugé bon de s’occuper de moi. Les « services » et les crapuleux avaient des dossiers autrement plus importants à gérer. Des dossiers qui les préoccupaient grandement : la survie même de la sorcellerie était en jeu. Le système tout entier risquait de prendre l’eau et de faire naufrage. L’accès des sorciers, des « services » et des crapuleux à la mangeoire de la chose publique était directement menacé par des hordes d’insatisfaits dont on se doutait bien, mais sans trop y croire… Qu’ils essaient seulement ! On tirera dans le tas !,  qu’ils étaient au bord du pillage ou du soulèvement mais qui s’étaient à présent effectivement insurgés et qu’il fallait rapidement étrangler et saigner, en secret et en public, comme des « chiens fous »

Sous la « pression de la rue », les sorciers, les « services » et les crapuleux ont, certes, dû retirer un texte législatif litigieux mais ils ont l’esprit revanchard et ne sont certainement pas repentis. Ils refusent de s’avouer vaincus et préparent de nouvelles crapuleries, magouilles et stratagèmes. Après l’échec des premières tentatives de contournement des dispositions constitutionnelles opérées par Shabbo (alias "Le Faussaire" ou "Le Pyromane"), les sorciers, les « services » et les crapuleux rêvent d’une nouvelle embrouille, telle que prétexter une « crise financière sans précédent » due à la chute du cuivre, du cobalt, de l’or et du pétrole pour justifier un « report sine die des élections législatives et présidentielle » ?
Mais pour l’instant, c’est la répression du soulèvement populaire qui s’organise et qui s’intensifie encore.
- Soyez intransigeant et ne vous laissez pas déborder par la population ! Faites-vous craindre !

- Oui, Chef !
Dérives totalitaires. Confiscation de la liberté d’expression et garrottage des voix discordantes. Communications toujours perturbées afin d’empêcher toute nouvelle mobilisation. Intimidations en tous genres. Kidnappings, rafles et coups de filet. Recherche des personnes disparues. Plus de deux semaines après son enlèvement par des militaires portant l’uniforme de la Police Militaire, à Matonge, le mercredi 21 janvier 2015, Christopher Ngoyi Mutamba, président de l’ong « Synergie Luabongo Culture et Développement » et coordonnateur de la plateforme « Sauvons le Luabongo » demeure introuvable et n’a toujours pas été présenté devant un juge. Tshaku, le sorcier régalien chargé de la mobilisation, de la propagande, de l'animation politique et de l'éducation du peuple (et coordinateur stratégique de la pensée unique à l'usage des ensorcelés) et porte-parole du Grand Conciliabule de la République autocratique du Luabongo a fait savoir, dans une conférence de presse tenue en date du 5 février, que « la justice luabongaise suivait son cours » et qu’elle « allait poursuivre Christopher Ngoyi pour une série d’incriminations dont incendie volontaire, actes de pillage et incitation à la haine raciale, notamment contre les personnes de race chinoise ». 
Une ONG fait paraître un encart dans la presse annonçant la disparition d’un de ses membres « pris par des personnes armées non autrement identifiées lors des évènements qui ont eu lieu du 19 au 21 janvier 2015» et demande à « quiconque détiendrait des informations sur le concerné » de la contacter. Le sorcier chargé de l’agit-prop s’indigne : « Des encarts dans la presse signalant la disparition de personnes ? Ce sont là des manoeuvres bien connues de nos « services »! On sait bien ce que ça cache : rien d’autre que le phénomène Ngulu dans lequel un certain parti politique de l’opposition dite radicale excelle depuis toujours ! Arrêtons de tromper l’opinion publique, tant nationale qu’internationale ! »
Séjournant en Afrique du Sud, le professeur André Mbata se fait tirer dessus à deux reprises. Bandistisme ordinaire ou crapulerie d’Etat ? Tout est décidément possible dans une sorcellerie ? 
Multiplication des arrestations de cadres de partis politiques et de la société civile et d’activistes des droits de l’homme dans la ville-duché d’Expo (alias Mboki), à Lubumbashi, à Goma, à Bukavu et dans toutes les villes du pays. Arrestation de Pascaline Kudura, ayant fait l’objet d’un mandat d’amener et d’une interpellation musclée à propos d’un dossier « civil » portant sur un litige foncier et dont le mari avait déjà reçu deux balles dans les jambes lors d’une des dernières marches de l’opposition devant le siège de l’UNL. Arrestation de l’ancien député Jean Louis Ernest Kyaviro. Des « dossiers » sont sortis de l’ombre à charge des opposants. Tel que le dossier « Emmanouil Stoupis contre Jean-Claude Muyambo » ayant servi de prétexte à l’arrestation du bâtonnier et président du part politique SCODE. Et, comme par hasard, quelques jours après le soulèvement populaire des 19, 20 et 21 janvier, alors même que les centaines de personnes arrêtées lors des manifestations des jours derniers n’ont toujours pas été déferrées en justice, qu’elles n’ont fait l’objet d’aucun mandat d’arrêt, qu’elles n’ont donc pas connaissance des charges retenues contre eux et ne sont pas dès lors en mesure de se défendre, voici que l’affaire Vital Kamerhe contre une "Honorable" refait brusquement surface devant la Cour Suprême de Justice. Dans un arrêt rendu le 28 janvier sur base d’un réquisitoire du procureur général de la République et nonobstant l’arrangement à l’amiable passé entre les parties et la renonciation de l’Honorable à toute action judiciaire, cette même Honorable dont on dit qu’elle est…
- Chuttt ! Imputation dommageable, fieu !

dont je ne dirai rien… voici donc que la Cour Suprême de Justice décide, fort opportunément, de juger le président de l’UNL pour imputations dommageables : avoir accusé l’Honorable en question d’avoir fraudé lors des élections législatives de 2011.

Dans son numéro du 4 février 2014, La Tempête des Tropiques rapporte que les « parlementaires de la majorité présidentielle » se sont auto-assignés à résidence, « craignant de faire de mauvaises rencontres avec leurs électeurs de 2011 qui les considèrent comme des traitres à la cause du peuple » du Luabongo.Craignant aussi de voir leurs résidences localisées et assiégées par la population. Le peuple du Luabongo demeure, en effet, vigilant. Tous derrière les Léopards dans le match qui les opposait à la République de Fara-Fara. Derrière les Léopards, oui mais pas plus ! Des Léopards dont on dit, par ailleurs, que la Haute Hiérarchie leur a porté la poisse, lors de la demi-finale contre la Côte d’Ivoire, en ayant voulu jouer au féticheur...
- Ohooh ? Perte de concentration des joueurs due à des interférences politiques et à des visites inopportunes ? N’est pas Mort-Mort qui veut ? On ne s’improvise pas « préparateur psychologique » aux pouvoirs surnaturels ?
- Chuttt ! Terrain miné ! Rastreins ! On ne circule pas !

et en ayant tenté de prendre à son compte le succès, à allure de revanche, de l’équipe du Luabongo contre celle de Fara-Fara. Tous derrière les Léopards contre l’expulsion des «Zaïrois », mais pas plus ! Et certainement pas pour soutenir la configuration sorcière du pouvoir en place au Luabongo! Tous aussi s’opposant aux manipulations, règlements de compte, manigances et conjurations montées par les sorciers, les « services » et les crapuleux.
Quand tout a été soigneusement et systématiquement verrouillé par les sorciers, les « services » et les crapuleux, il ne reste plus au peuple qu’une seule solution : faire sauter les verrous.

Je fais quoi alors ?
Je rentre à la maison, epai mwasi na nga ya libala ?
Et j’essayerais d’y vivre comment ? Sous la couette ? Au conditionnel, en changeant de mode ?
Je prendrais donc un bon bain dans une grande baignoire d’eau chaude ? Comme un homard qui s’obligerait à fêter une nouvelle année qui ne serait pas inscrite à son agenda ? Le premier depuis plus de deux mois ? Et je resterais pendant des heures dans la bassine ou la piscine, tournant régulièrement le robinet d’eau chaude, tout en manoeuvrant la bonde pour éliminer le trop-plein éventuel ?
Et je m’endormirais dans l’eau chaude, comme un junkie ou comme un bienheureux ?
Et ma femme mariée viendrait s’asseoir au bord de la mangeoire et me remonterait les draps juqu’au menton ?
Ou les rabattrait sur ma figure ?

C’est aujourd’hui dimanche et les distributeurs de billets de banque refusent toutes mes cartes de crédit ou de débit sous les prétextes les plus divers.
C’est dimanche et c’est aussi le jour de remplissage de mon pilulier.
Tout ça m’emmerde. Grave.
Et rien n’est fait pour m’empêcher d’avoir le blues. Il faudrait peut-être que je redonne toute sa chance à un médicament contre les maux de tête que m’avait prescrit le docteur Zakia soki Zadia soki Zadika.

Je fais quoi alors ?
Ceci
 : j’arrête de tourner derrière ma queue et, en espérant que mes problèmes  informatiques puissent être, entre-temps, à peu près, un peu, beaucoup, pas du tout, passionnément ou en très bonne voie d’être résolus, je me dépêche de mettre, vaille que vaille, la dernière main à différentes certaines séquences « à diffusion générale » de mon bouquin (les autres pouvant encore attendre et réclamant des travaux de corrections et de mises à jour beaucoup plus importants) et je prends enfin le pouvoir en tant qu’écrivain et je décide :
de mettre fin à mon roman
et de mettre fin, unilatéralement et inconditionnellement, aux tribulations de Mopoie et Bangazegino.

Et… Barouf ! je balance mon bouquin tous azimuts, à partir du 15 février, date anniversaire de la promulgation de la loi d’amnistie

Ebeba ebeba !




Ndlr : Vous êtes perdu(e)s ?
Et vous vous demandez où trouver un plan de la ville, un menu de la semaine ou une table des matières quelconque… et comment avoir accès à chacune des différentes séries de séquences du buku « sorciers, services et crapuleux » ?
Problème ezali te, cliquez sur : http://sosecra.blogspot.be/








SCC4/3 - Même pas pu ! Je décide d’abandonner et de reporter à plus tard mon projet de diffuser, à partir du 15 février, tous azimuts, par d’incessants coups d’épingle ou en rafales pétaradantes, le roman-feuilleton que je rédige au jour le jour, impatiemment, depuis le 15 décembre 2013, sur le fonctionnement du système sorcier en République autocratique du Luabongo et sur les tribulations de Mopoie et Bangazegino et les persécutions dont ces deux irréductibles résistants à l’arbitraire font l'objet

Trop d’embrouilles informatiques. Trop de contrariétés. Trop de maladresses, trop d’interférences ou trop de bizarreries.
Je crois que je suis vraiment dans la merde. Entre délestages, bogues et coupures d’internet, ça devient de plus en plus difficile de travailler
Bogues sur bogues. Kimbalangbalang complètement bloqué et envoyé au grand nettoyage. Deux ports USB sur trois foutus et ne répondant plus. Programme Libre Office et messagerie Thunderbird (et mon carnet d’adresses) effacés lors du nettoyage (et mes séquences émasculées et transformées en documents Word Pad si bien que toutes mes notes en bas de page ont disparu). Disparition aussi des pilotes de connexion à internet. Plus grave encore : une fois la connexion rétablie, je constate que mon compte g-mail a également été supprimé. Plus d’adresse e-mail au nom de Vié ba Diamba, disparition de l’ensemble de mes 7 blogs SCC liés à cette adresse et sur lesquels j’avais déjà installé la version « momentanément définitive » de très nombreuses séquences de mon roman (séquences dont je n’avais même pas conservé de copie : je croyais mes textes « sécurisés » une fois postés sur internet et je les retravaillais directement sur le web) et que j’envisageais de diffuser à partir du 15 février.

Bref, je suis dans la merde. Est-ce un coup des « services » ?
Djuna, mon partenaire dans cette aventure, pourra-t-il me tirer d’affaire ?
J’attends avec angoisse ses réponses à mes questions: que sont devenus mes textes et, s’ils n’ont pas été détruits, comment y accéder ?

Djuna me rassure, mes textes n’ont pas disparu. Et il m’envoie des liens qui s’avèrent très difficiles à ouvrir ! Quasiment impossible ! Lenteurs inexplicables, même pour une simple adresse e-mail. Lourdeur dans les téléchargements, etc.  Sans doute est-ce dû au « brouillage » d’internet et de toutes les communications électroniques par les « services »
Mes textes déjà installés sur internet n’ont certes pas été détruits mais je suis dans l’impossibilité technique d’y accéder, de les corriger et de les mettre à jour. Et, par ailleurs, ayant perdu toutes mes notes en base de page, je ne suis pas non plus en mesure d’activer le système de diffusion que j’avais précédemment mis en place (des séquences diffusées par mails et renvoyant à une série de blogs préalablement postés et, particulièrement, à un « glossaire illustré »)

Bref, je ne pourrai pas respecter le calendrier que je m’étais fixé et je vais être obligé de reporter à plus tard ma campagne de diffusion « tous azimuts, par d’incessants coups d’épingle ou en rafales pétaradantes », des différentes séquences de ce roman-feuilleton que je rédige au jour le jour, impatiemment, depuis le 15 décembre 2013, sur le fonctionnement du système sorcier en République autocratique du Luabongo et sur les tribulations de Mopoie et Bangazegino et les persécutions incessantes dont font l’objet ces deux irréductibles résistants à l’arbitraire.
Je décide donc d’abandonner mon projet de diffuser mon buku comme prévu à partir du 15 février.  

Mais, obligé bien malgré moi de reporter à plus tard ma campagne de diffusion "tous azimuts" , je devrai cependant, par simple courtoisie, annoncer ce désistement momentané à mes "quelques-uns proches ".
Na ndenge na ngai ! En leur envoyant les séries 3, 4 et 5 de mon buku dans l’état où elles se trouvent à la date du 15 février ! Ou même quelques jours avant cette date pour ne pas être pris dans les embouteillages et prévenir l’érection par les « services » de nouvelles barrières sur les grands axes de circulation informatique. A la veille de l’anniversaire de la marche des Croyants organisée le 16 février 1992 par François Kandolo, un ami. Et à la veille aussi d’une marche de protestation contre la disparition de Christopher Ngoyi Mutamba, un « activiste des droits de l’homme », enlevé le 21 janvier 2015 par des bérets noirs répondant aux ordres du général***
Et j’en profiterai pour leur transmettre le lien de référence que m’a fourni Djuna pour qu’ils puissent avoir accès aux quelques textes (encore inachevés) que j’avais précédemment postés sur internet:
http://sosecra.blogspot.be/2014/11/sorciers-et-crapuleux-ssc-introduction.html

Le reste viendra près !
Aussitôt que possible… Je me fais vieux, traqué par les agents spéciaux Parkinson et Alzheimer. Je suis fatigué et je ne tiens plus trop bien sur mes guibolles. Et ma caboche ne va pas tellement mieux… Nalembi na ngai ! J’ai même froid ! Un comble à la saison des pluies ! Et je ne suis donc pas absolument sûr de pouvoir mener à son terme
- Avant de dévisser (côté calebasse trouée ou brancards pourris) complètement !
dans des conditions satisfaisantes, l’aventure… Strictement lit-té-rai-re ! dans laquelle je me suis lancé.

J’apprends encore avant de balancer la sauce

- Ohooh ? Il est encore vivant, Nat ? Vous le « sortez » enfin et vous vous décidez à le transférer au Parquet général après l’avoir « travaillé au corps » ou lui avoir « pris la tête » pendant plus de 20 jours dans un lieu de détention clandestin ? Vous n'avez pas osé le liquider comme vous avez liquidé Floribert Chebeya et Fidèle Bazana ? La pression a été trop forte ? Et la peur d’une nouvelle marche du 16 février aussi ?
que le militant des droits de l'homme Christopher Ngoyi, arrêté le 21 janvier 2015 pendant les manifestations contre la loi électorale à Kinshasa,et qui avait disparu depuis, a été la "vedette involontaire" , en date du 10 février 2015, d'un spectacle barnumesque, grotesque et scandaleux, une "présentation officielle de l'auteur de faits infractionnels graves" organisée par et devant Shabbo, le constitutionnaliste félon et sorcier régalien en charge de l'Intérieur et de la Sécurité.

Un juriste-paillasson déclarant appartenir à la police judiciaire a conduit le spectacle et a publiquement accusé Christopher Ngoyi d’être l’auteur ou le co-auteur des troubles enregistrés pendant les manifestations contre la loi électorale et a déclaré le poursuivre pour dix chefs d’accusation:
- Incendie volontaire
- Destruction méchante
- Propagation de faux bruits
- Propagande subversive
- Incitation à la désobéissance civile
- Incitation à la violence
- Incitation à la haine raciale
- Incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir ou à la discipline
- Association de malfaiteurs
- Attentat et complot tendant à porter le massacre, la dévastation ou le pillage
- Atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat

Une parodie de justice se met donc en place.
Différents dirigeants de l’opposition ont déjà été arrêtés. D’autres vont l’être bientôt, sous les prétextes les plus divers.
Mopoie et Bangazegino, victimes de « lettres de cachet », jetés aux oubliettes et emprisonnés depuis plus de 5 ans à l’Université Libre de Makala pour leur opinions politiques, vont bientôt avoir de nouveaux compagnons de cellules.

Pour rappel
- Ohooh ? C’est normal, Chef ?
- Affirmatif ! Les forces de l’ordre n’ont fait que leur devoir ! Des « hordes d’insatisfaits » se ruaient à l’assaut des institutions ! C'était chelou !  Il fallait les immobiliser !

aucun élément ou responsable des corps habillés en bleu ou en kaki n’a, à ce jour, été inquiété pour avoir participé aux tueries des 19, 20 et 21 janvier 2015 ou les avoir commandées.


Ni aucun sorcier, ni aucun responsable des « services » dits de renseignements et de sécurité ni aucun crapuleux oeuvrant au sein du Saint-Office.






Ndlr : Vous êtes perdu(e)s ?
Et vous vous demandez où trouver un plan de la ville, un menu de la semaine ou une table des matières quelconque… et comment avoir accès à chacune des différentes séries de séquences du buku « sorciers, services et crapuleux » ?
Problème ezali te, cliquez sur : http://sosecra.blogspot.be/









SCC4/4 - A PROPOS DU CHARNIER DE FULA-FULA A MALUKU... Lettre ouverte adressée par Vié ba Diamba à son jeune frère, In Koli Jean Bofane, le 22 avril 2015

Cher auteur
Mon frère

Ici, au Luabongo, ça pue l’essence et on n’attend plus que l’étincelle.
Je voudrais profiter d’une légère accalmie pour faire appel à l’expertise du plus célèbre de tes personnages épicés, Célio Matemona, alias Célio Mathématik et lui demander de m’aider à formuler, dans le langage des chiffres, un certain nombre de questions, encore très embrouillées dans ma p’tite tête, que je me pose relativement au charnier découvert dans le cimetière de Fula-Fula, sur la route secondaire reliant Maluku à Menkao. Un charnier parmi tant d’autres en République autocratique du Luabongo…
Et je voudrais aussi, une fois ces questions débrouillées et clairement reformulées par ses soins, que Célio Mathématik m’aide à résoudre chacun des problèmes d’arithmétique, d’espaces ou de superficie, de volumes ou de pourcentages qui auraient ainsi pu être identifiés et qu’il me fournisse un corrigé avec des solutions types, opposables à tout le monde …

Je crois, en effet, que le moment est venu de sortir sa calculette.
Le calme est revenu apparemment dans la ville-duché d’Expo[i] (alias Mboki, lokola "Mboka ya ba ndoki). Le charnier du cimetière de Fula-Fula est presque sorti de l’actualité et le sujet ne tardera pas à disparaître des tablettes.  Les sorciers légataires, administrateurs des « services » et crapuleux directement concernés par l’affaire ont fait le ménage
- Bakombaka esika ya matanga te ?
- Waya !
balayé, purgé les mémoires des ordinateurs, effacé des dossiers, supprimé des données, réglé quelques comptes et nettoyé le site. Ils se sont assemblés en une conjuration de malfaiteurs, le jeudi 9 avril 2015, à partir de 15 heures, sur proposition de l’Administrateur général de l’ex-Agence Nationale de Documentation, au cabinet de travail du procureur général de la République, sis Building INSS, dans la « République de la Gombe » (alias Washington DC), bourg dominant de la ville-duché d'Expo.  Et c’est ainsi qu’ont participé, notamment, à cette réunion discrète (cf, le document daté du 12 avril 2015, intitulé « Rapport sur l’enterrement collectif, le 19 mars 2015, au Cimetière Fula-Fula, dans le bourg autonome de Maluku, des personnes indigentes, inconnues, mort-nées et nouveaux nées abandonnées par leurs familles » établi à la suite de cette réunion, tel que reproduit intégralement dans le bi-hebdomadaire Le Maximum  du mardi 14 avril 2015, dans ses pages 3 et 4) :  le procureur Général de la République autocratique du Luabongo, Ysengrin, l’Administrateur général de l’ex-Agence Nationale de Documentation, le général Gimana, Commissaire général de la Police Nationale Luabongaise, l’Auditeur général des FARAL, le Commissaire Général Adjoint de la Police Nationale Luabongaise en charge de la Police Judiciaire, l’Administrateur  Principal et Chef du Département de la Sécurité Intérieure de l’ex-Agence Nationale de Documentation, le Directeur de l’ex-Agence Nationale de Documentation/Ville-duché d’Expo et le Directeur de la Police Technique et Scientifique de la  Police Nationale Luabongaise. N’étaient pas présents à cette réunion, notamment, deux officiers généraux très directement impliqués, l’un, dans  différents coups montés et procès bidon visant à jeter des personnes « connues » aux oubliettes, l’autre dans de nombreux massacres de personnes « inconnues » accompagnés de disparitions de cadavres : le général*** et le général Nyama, Commissaire de la Police Nationale Luabongaise/Ville-duché d’Expo
Ces responsables de multiples désordres publics se sont évidemment, comme d’habitude, chargés de mener  l’enquête
- Sur leur propres turpitudes et agissements en marge de la loi ?
- Meuuuunon ! Les questions que se posent les différents « services » sont uniquement de savoir d’où vient la fuite, qui a vendu la mèche, quelle est cette « main noire qui ne se cache plus et qui s’active à déstabiliser les institutions du Luabongo » et quels sont ces prétendus riverains et habitants de la Maluku qui ont dénoncé au Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) le travail bâclé opéré par quelques instrumentistes mal inspirés au cimetière de Fula-Fula et comment faire en sorte que ça ne se reproduise plus jamais et, à cet effet, que les accusateurs soient définitivement réduits au silence…
Pour leur part, au niveau du Grand Conciliabule, Shabbo, le constitutionnaliste félon et sorcier régalien chargé de l’Intérieur et de la Sécurité et Tshaku (très fâché contre "batu oyo bazopanza sango ya liwa ya lokuta"), 
le menteur public et sorcier régalien chargé de la mobilisation, de la propagande et  de l'animation politique et porte-parole du Grand Conciliabule (un émule de Goebbels et disciple d’Edward Bernays), ont  fini par accorder leurs violons avec M'Bweta, alias Corbillard, le nouveau sorcier régalien en charge de la Justice et surveillant général des prisons et des bagnes de la République.
Ils ont maîtrisé leur communication, cessé de patauger et de se contredire et expliqué que les morts avaient été enterrés de nuit… parce que les instrumentistes réquisitionnés à cet effet «craignaient pour leur sécurité et avaient peur d’être agressés par des riverains » et que les enterrements collectifs… étaient « un exercice sanitaire de routine »  (ainsi est-il écrit dans le Rapport du 12 avril 2015 précité), « une pratique ordinaire et courante dans une ville de 10 millions d’habitants dont la plupart vivent dans le plus grand dénuement » et ils ont ce faisant, à leur estime, fourni à l’ opinion publique, tant nationale qu’internationale, toutes les explications utiles et tous les apaisements nécessaires tandis que les chiens (infestés de poux)  de la presse nationale ou internationale, les rats (infestés de poux) de l’opposition politique ou de la société civile,  les corbeaux (infesté de poux) des ambassades étrangères et les vautours (infestés de poux) des organismes de défense des droits de l’homme ont été invités à visiter le morgue centrale de la ville-duché d’expo…  mais se sont vu refuser l’accès du site de Fula-Fula : interdiction d’exhumer, de fouiller et de remuer les ordures nationales et souveraines, oh !

Du point de vue des autorités sorcières, l’affaire est donc à présent terminée. Le dépotoir, la déchetterie humaine,  la décharge publique ou le charnier a été rebaptisé « fosse commune » puis  promu au rang de « tombe commune » et le terme « indigent » a même été rayé du vocabulaire des sorciers.
Le débat étant déclaré clos, c’est le moment de déployer son mètre pliant, de prendre des mesures, d’opérer des prélèvements, de réviser ses tables  et de sortir sa calculette, non ?

Oublions donc les massacres supposés.
Oublions aussi qu’un système sorcier fabrique à tour de bras des « indigents » et tous consorts (non-identifiés, abandonnés ou  morts-nés) et qu’il produit un nombre incalculable de détritus et d’épluchures humaines auxquels il est incapable d’attribuer un nom et de donner une sépulture digne.
Contentons-nous de poser benoîtement quelques petites questions tout à fait innocentes. Et sollicitons, à cet effet,  l’intervention d’In Koli Jean Bofane, maître en personnages épicés et relevés : qu’il intercède auprès du héros d’un de ses principaux dossiers, Célio Mathématik, et qu’il l’invite à reprendre du service et à m’aider
- J’aime RIIR et j'aime écrire, mon frère,  mais je n’ai jamais su calculer !
à formuler, dans le langage des chiffres, des questions claires et précises  et à désembrouiller un certain nombre de problèmes d’arithmétique, d’espaces ou de superficie, de volumes ou de pourcentages

Mes petits problèmes, les voici donc (en vrac, exposés maladroitement par une personne qui ignore tout de l’art du calcul), tels que je les soumets à l’expertise de Célio Mathématik:

Premier petit problème (de surface ou de volume, ça relève des mathématiques ou de la géométrie, non ?).

A quelle profondeur a-t-on dû creuser un charnier que le Rapport du 12 avril 2015 précité déclare être long de 3,48 mètres et large de 3, 45 mètres… Un carré presque parfait !, pour y installer confortablement 421 morts ? Et qui a été chargé de creuser le trou, répondant à quels ordres,  avec combien d’hommes, quand et à l’aide de quelles excavatrices ? Pourquoi ledit Rapport ne fournit-il aucune information sur les instrumentistes, leur nombre, leur uniforme, leurs véhicules, leurs armes ou sur la profondeur du charnier ?
Comment a-t-on réussi, sur une surface de 3,48 mètres x 3, 45 mètres et dans le respect des dispositions de quelques vieux textes toujours en vigueur, à enterrer chaque corps dans une sépulture séparée dont le distance en site urbain est de trente cm entre deux sépultures et d’un mètre en milieu rural.
Quelles techniques modernes de compactage
- Il ne suffisait pas de creuser et de déverser dans la décharge, il fallait encore imbriquer, piler, tasser ou concasser ? Et asperger le compost de « roundup», pour éviter que les carcasses humaines ne se transforment en carcasses d’hippopotames ?
a-t-on utilisées pour contourner les dispositions obsolètes, discriminatoires  et manifestement teintées d’une idéologie coloniale rétrograde  de l’ordonnance du 14 février 1914, sur le service des inhumations et police des cimetières ?




Et de l’ordonnance du 4 septembre 1909 sur les cimetières dans les villages indigènes ?



Comment évaluer mathématiquement l’efficacité de ces nouvelles techniques et procédures en termes de bonne gouvernance, de modernité et d’économie d’échelle ?
A quel espace chacun des corps du charnier de Fula-Fula aurait-il mathématiquement pu prétendre dans chacune des hypothèses suivantes :
- un charnier de 3,48 mètres x 3, 45 mètres ayant un mètre de profondeur
- un charnier de 3,48 mètres x 3, 45 mètres ayant  cinq mètres, de profondeur
- un charnier de 3,48 mètres x 3, 45 mètres ayant  dix mètres, de profondeur
- un charnier de 3,48 mètres x 3, 45 mètres ayant  vingt mètres, de profondeur, etc ;
Comment calculer tout ça ? Quels éléments faut-il prendre en compte (le poids, l’âge, le sexe, les croyances religieuses ou les opinions politiques, la taille, le volume, l’état de décomposition des différents cadavres…) pour effectuer ces calculs ?

Deuxième petit problème (mais sans doute ce problème relève-t-il plus de la chimie ou de la magie que des mathématiques)

Dans un article de Marcel Tshishiku, intitulé « Face aux députés, Shabbo plus jongleur que convaincant » (in La Tempête des Tropiques du mardi 14 avril 2015, page 2),  il est relevé que M'Bweta, le sorcier régalien en charge de la justice a, le lundi 13 avril, devant la chambre basse du parlement, « reconnu la mort d’un des compagnons d’Eddy Kapend survenu au lieu de sa détention et dont le corps a été retrouvé dans le site de Fula-Fula à Maluku» et précisé que « ce corps a été remis à la famille de l’illustre disparu » et que « les résultats de l’autopsie sont attendus »
Ah bon ?
Quand, où et de quoi est-il mort, ce « compagnon d’Eddy Kapend » ? Comment s’est-il retrouvé ou a-t-il été glissé subrepticement dans un charnier qui, apparemment, ne le concernait d’aucune manière ? D’où vient cette erreur de casting, d’aiguillage ou d’orientation ? Quel sorcier a autorisé l’ exhumation de ce corps particulier tout en refusant l’exhumation des autres ? Pour quelles raisons et à la requête de qui ? Qui a procédé à cette exhumation en présence de quels témoins ? Comment a-t-on réussi à identifier le corps particulier du « compagnon d’Eddy Kapend » au milieu d’un tel magma général de cadavres agglomérés et comment a-t-on pu l’exhumer sans bousculer quelque peu les autres cadavres ? Des prélèvements d’ADN ont-ils été effectués à cette occasion ? Qui a réclamé l’autopsie de ce corps dévoyé ? Qui l’a réalisée ? Les résultats de cette autopsie ont-ils été rendus publics ?
Mais la véritable question que tout le monde  se pose est évidemment  la suivante : le chiffre 1 est-il plus fort que le chiffre  421 ? Un seul margouillat noyé dans une grande calebasse de malafu  peut-il en gâter tout le contenu, empoisonner le vin, faire tourner le lait, la mayonnaise  ou le pili-pili… et rendre définitivement suspectes les assurances et déclarations officielles de membres éminents du Grand Conciliabule ? Ne suffit-il pas à jeter la suspicion sur l’ensemble du lot ? Un seul corps irrégulier qui aurait été glissé, malicieusement ou par inadvertance, dans un tas de cadavres tout à fait « réguliers »… Ata seraient-ils « indigents » et tous consorts !, n’en cacherait-il pas une multitude d’autres ? N’y aurait-il pas d’autres « inciviques » ? Comment calculer ça ? C’est un problème de calcul de probabilités ? 
Troisième petit problème (relevant de la statistique plutôt que des mathématiques).

On vient à peine de « procéder à l’inhumation » de 421 corps en date du 19 mars 2015 qu’on nous annonce déjà, moins d’un mois après, une prochaine fournée : d’après le Rapport du 12 avril 2015 cité plus haut, « la Morgue Centrale de la ville-duché d’Expo (alias Mboki, Mboka ya ba Ndoki)) informe ce jour du 10 avril 2015 à 20 heures locales la présence dans ses installations de 172 corps d’indigents et autres qu’il va falloir enterrer dans les prochains jours[ii] »
C’est mistik, non ? Comment interpréter ça ?
Une grave épidémie de morts par indigence survenue entre le 19 mars et le 10 avril ? Une nouvelle attaque du virus d'Ebola ?
Par ailleurs, Jacques Nsthula, dans un article intitulé « Morgue centrale d’ Expo - Déjà trois-cent vingt corps depuis le 19 mars dernier» ( Le Maximum  du mardi 14 avril 2015, en page 5), rapporte que d’après le directeur de cette institution, Victor Nvengo, la morgue centrale d’Expo, ayant une capacité d’accueil de 310 places, reçoit mensuellement pour conservation une moyenne de 622 corps par mois  représentant, d’après les statistiques officielles :
- 82 % de personnes bien identifiées
- et 18% de personnes « autres » comprenant :
    * 2% d’indigents
    * 8 % de « morts-nés et macérés » ( ?)
    * 3,5 % de personnes non-identifiées par manque de pièces d’identité
    * et 6,5% (« le reste »)  de personnes abandonnées
Célio Mathématik  pourrait-il m’expliquer, dans le cadre d’une approche statistique comparative, pourquoi dans la fournée des « autres » du 19 mars 2015, le pourcentage de morts-nés est considérablement plus élevé que celui renseigné dans les statistiques officielles ? Comment justifier cette croissance tout à fait surprenante ?
Pourrait-il également , dans le cadre d’une approche statistique comparative, m’expliquer comment, dans la prochaine fournée des « autres », celle qui a été annoncée dans le Rapport du 12 avril 2015 cité plus haut (172 à enterrer dans une « tombe commune » sur 320 corps déposés à la morgue à la date du 10 avril), le pourcentage des « autres »  (les« indigents » et tous consorts : non-identifiés, abandonnés ou  morts-nés) soit subitement passé de 18% , pourcentage figurant dans les statistiques officielles, à 54 % (172 sur 320) ? Comment expliquer cette autre croissance absolument fabuleuse ? Ne devrait-on pas s’en étonner ?
Et ne devrait pas s’étonner enfin, toujours dans le cadre d’un approche statistique comparative, qu’une morgue ayant avec une capacité d’accueil de 310 places ait pu, à la veille du 19 mars 2015, contenir 421 morts d’ « indigents » et tous consorts (à savoir les morts dont les corps ont été précipités nuitamment dans le charnier du cimetière de Fula-Fula), en sus des morts « identifiés » qui  séjournaient normalement  dans ladite morgue et qui, statistiquement parlant, auraient dû représenter à eux seuls 82 % des corps entreposés ? Comment calculer ça ?

Voilà ! C’est mistik, non ?  Il y a de quoi sortir sa calculette et de faire appel à un maître en calculs et pourcentages, non ?
J’ai toujours été incompétent en sciences, qu’il s’agisse d’arithmétique
- Je te l’ai déjà dit, mon frère : j’aime écrire et RIIIR... et je déteste calculer ! Les calculs et les chagrins me font gerber !
d’espaces ou de superficie, de volumes ou de pourcentages et je souhaiterais donc vivement que  ton personnage, Celio Mathematik, m’explique tout ça bien-bien et surtout, après m’avoir aidé à mieux formuler mes questions, qu’il me fournisse un corrigé avec des solutions types, opposables à tout le monde …

Pour sa gouverne et afin de l’épauler dans ses recherches (bien que je doute que ces quelques considérations de politique répressive générale du système sorcier puissent aider à formuler et à résoudre de simples problèmes de calcul), je signale à Celio Mathematic que, en matière de gestion des réfractaires et des résistants, les sorciers, les  « services » et les crapuleux, opèrent habituellement une distinction entre, d’une part, les personnes « connues » et, d’autre part,  les personnes « inconnues » ou, plus exactement, les personnes qui ne sont connues que de leurs proches : parents, époux ou épouses et autres partenaires sexuels, lifanto et koko, amis et collègues, co-locataires et voisins, vendeuses de pétrole et dealers de cartes téléphoniques prépayées…
Les « connus », on les enlève, on les brutalise puis on leur fait des procès bidon et on les jette aux oubliettes. Les faire disparaitre purement et simplement ne peut en effet que provoquer des emmerdes (on l’a bien vu dans l’affaire de l’assassinat de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana) si bien que les « services » admettent à présent, mais ce principe souffre de nombreuses exceptions, qu’il vaut mieux agir avec plus de doigté.
En sus des bien-connus et bien-identifiés et il y a tous les « autres »… nés et morts au taux du jour, sous une mauvaise étoile, morts d’être nés dans un système sorcier, personnes sans identité valable ou autorisée qu’on peut ranger impunément dans la catégorie des « indigents » et tous consorts (non-identifiés, abandonnés ou  morts-nés).
Ces autres-là, on ne doit pas leur faire de procès coûteux, il suffit de les faire disparaître et de s’arranger pour que personne ne sache ce qu’ils sont devenus. Ces disparus sont nombreux et se comptent par centaines… ou par milliers. Ce sont tous les hommes, femmes et enfants qui ont été liquidés par les corps habillés en bleu et en kaki, les Leni (ex-PIR) et les  Bana Mura de la Garde Spéciale Présidentielle (GSP) ne recevant d’ordres que de la haute Hiérarchie, ou par les agents des "services". Et ce n’est même pas la peine de se rendre à l’est du pays, dans les duchés du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ou les comtés de l’Ituri ou du Tanganyika, pour rencontrer ces autres-là, il suffit de se rappeler et d’examiner ce qui se passe et ce qui s’est passé ces dernières années dans la ville-duché d’Expo (alias Mboki) et dans les duchés environnants. C’est ainsi qu’on recensera, notamment, parmi les inconnus « disparus » et  enterrés probablement dans des charniers qui restent encore à découvrir, de nombreux adeptes de Bundu dia Kongo, des officiers de l’Equateur enlevés au camp Tshatshi,  des militants de l’UDPS arrêtés lors de différentes  manifestations, des « djeuns » chômeurs appelés kuluna, des adeptes du pasteur Mukungubila, des manifestants de janvier 2015… de même que d’innombrables personnes isolées, assassinées en secret et dont les corps n’ont jamais été retrouvés... 


*
*   *


Une fausse histoire vraie enfin pour terminer ma lettre sur une note plus amusante ?

En voici une qui circule dans la ville-duché d’Expo  (dans un système sorcier où l’exercice de la liberté d’expression est constitutif des infractions de propagation de faux bruits, de propagande subversive et d’incitation à la désobéissance civile, il est de salubrité publique de lancer des histoires et de créer des légendes ou d’imaginer des paraboles …  à condition de ne pas se faire choper par  les « services »), une histoire qui est bien dans l’air du temps :

Profitant des dernières heures de la nuit, alors que tout le monde… Même  les pleureuses !, s’était endormi, un cadavre exposé à la place YMCA, à Matonge (1.500 dollars pour le grand espace, moins cher que l’espace Beau Vent situé derrière le Palais du Peuple et dans le même ordre de prix que l’Assanef à Lingwala) a disparu de son cercueil, en pleine nuit, pendant  la veillée mortuaire.
Une cavale audacieuse ?
Une disparition malicieuse ? Le corps avait-il été placé dans un cercueil gigogne, fait dans le bois dont on se sert pour fabriquer les armoires ou les pirogues à évasions : le bois d’un arbre millénaire, celui qui se déplace sur des béquilles (en s’appuyant sur ses racines adventives, disent les scientifiques qui n’ont pas le sens du mistik) et dont on dit qu’il serait même capable de couvrir un hectare ou de parcourir un kilomètre en moins d’un siècle ?
Ou s’agissait-il encore d’un mauvais coup perpétré par les « services » ? Avec le concours des Bérets noirs, des Bana Mura ou des robocops de la Légion Nationale d’Intervention (LENI) installés sur  l’avenue de la Victoire ?
Le cercueil avait été refermé par un proche vers quatre heures du matin et c’est en le rouvrant une dernière fois pour arranger le corps avant le départ pour le cimetière de Kimbanseke (officiellement fermé mais où on continue néanmoins d’enterrer des gens) ou au cimetière de Mikonga à Nsele (officiellement fermé mais où on continue néanmoins d’enterrer des gens) qu’on a pu constater  que le défunt avait disparu.
Sauve-qui-peut !
Tout le monde a fui, fui, fui ! 
- Comme Seskoul ?
- E bongo ! 

Même la famille et même les corps habillés en bleu d’un commissariat de quartier qui rôdaient aux alentours du matanga à la recherche d’un délit à opérer ou d’une infraction juteuse à juger séance tenante dans un recoin obscur  (et d’une amende transactionnelle,  libératoire et privée, dont les contrevenants sont alors pressés de s’acquitter sur le champ)
Finalement, c’est une courageuse équipe de la Croix-Rouge qui est venue récupérer le cercueil et qui l’a acheminé jusqu’au parquet où il a immédiatement été arrêté et placé au cachot.

Dans une autre version de la même histoire, le corps s’est échappé du cercueil au moment même de l’arrivée du cortège au cimetière de la Gombe (officiellement fermé mais où on continue néanmoins d’enterrer des gens) ou de Kintambo (officiellement fermé mais où on continue néanmoins d’enterrer des gens), provoquant une panique et une débandade généralisée… tandis que quelques shégués, kuluna et clébards de Lingwala ou du quartier Jamaïque se sont élancés courageusement à la poursuite du fugitif, dans les hautes herbes, blasphémant, vociférant et aboyant,  trébuchant sur les croix, percutant les tombes ou tombant dans des fosses nouvellement creusées…  et lorsqu’ils sont finalement parvenus à attraper leur proie et alors qu’ils s’apprêtaient à la mettre en pièces et à la dévorer, la dépouille mortelle s’est subitement transformée en varan des savanes et a crié son innocence : Je ne suis pour rien dans cette histoire, ce sont les « services » ! Le cercueil était vide lorsque je m’y suis installé ! 


C’est mistik, non ? Comment interpréter ça ? Retrouvera-t-on jamais un corps ainsi subtilisé ? Dans quel charnier ?

Arrête de ricaner, mon frère et rappelle à ton personnage Célio Matemona, alias Célio Mathématik que j’attends de lui, avec impatience, qu’il me formule dans la langue des chiffres les petits problèmes d’arithmétique, d’espaces ou de superficie, de volumes ou de pourcentages que j’ai tenté maladroitement de lui exposer et qu’il me fournisse aussi un corrigé avec des solutions types, opposables à tout le monde …




*
*   *



Ici, au Luabongo, mon frère, les sorciers, les « services » et les crapuleux ont refusé à mes amis Mopoie et Bangazegino le bénéfice de la loi d’amnistie. Ils ont continué d’arrêter les résistants à l’arbitraire et de nombreux dirigeants de l’opposition politique.
Tous étaient coupables d’avoir irrité la Haute Hiérarchie, mis en cause le Sorcier en chef lui-même ou critiqué l’Autorité Morale…
Sont apparus alors Christopher Ngoyi et les résistants de la société civile et, plus encore, tout un peuple qui s’est soulevé courageusement.
Tous se sont opposés au coup d’Etat constitutionnel monté par le système sorcier pour assurer sa perpétuation !
On a tiré dans le tas et on a tué des dizaines de personnes. Et on a arrêté Christopher Ngoyi … Pour l’exemple ! En attendant de pouvoir arrêter également tous les autres « meneurs » 
! Même ceux qui, le 19 janvier 2015, avaient été séquestrés par des corps habillés en bleu et en kaki aux sièges de leurs partis, rue de l’Enseignement,  à partir de 1h du matin et qui n’avaient été « libérés » que vers 16h30, les Kamerhe, Fayulu, Diongo, etc !, et on a accusé Christopher Ngoyi d’avoir organisé les Trois Sanglantes du mois de janvier et d’être responsable  de toute une série d’infractions aussi fantaisistes qu’invraisemblables…
Sont alors apparus au grand jour, avec une plus grande visibilité qu’avant, différents mouvements « informels » qui se sont constitués ces dernières années et qui ne se réclament ni des ong subventionnées, ni des caciques de la société civile. La plate-forme Filimbi a ainsi été lancée à Masina Sans Fil, le 15 mars 2015 avec, notamment, Fred Bauma, Yves Makwalamba et Sylvain Salukeke… Et des jeunes activistes du mouvement citoyen « Lutte pour le Changement » (Lucha) se sont également manifestés à Goma  avec, notamment, Mulume Zahiga Jeancy, Trésor Akili Kahiwa, Sylvain Kambere et Vincent Kasereka…
On les a arrêtés aussi, tous ces « anarchistes djihadisants aboubés par l’Occident » ou ces « enfants d’anciens barons du Mobutisme », dans le cadre d’une enquête dite «  sécuritaire », tous accusés par les « services » de tentative d’insurrection, etc…

Et voici à présent
- La coupe est pleine, Patron ! Il faut faire quelque chose !
- Affirmatif !

que même les « indigents » et tous consorts (non-identifiés, abandonnés ou  morts-nés) s’en mêlent et que les enterrés en vrac du 19 mars au cimetière de Fula-Fula se réveillent en avril, s’agitent dans tous les sens et nous emmerdent effrontément !  Ça ne s’interrompra donc jamais ? Les ennuis et les contrariétés se succèdent et il est temps de frapper un grand coup avant que la situation ne dégénère complètement ?

Ce sacré foutu bordel commence, en effet,  à énerver sérieusement le système sorcier et à lui compliquer l’existence…
On ne peut pas, en effet, arrêter tout le monde, indéfiniment. Ni jeter tous les réfractaires et résistants aux oubliettes jusqu’à ce qu’ils meurent par empoisonnement, mauvais traitements ou défaut de soins. Ni les enlever tous, les torturer tous et les faire disparaître tous, déverser et entasser leurs corps
 dans une nouvelle décharge publique, un nouveau  site d’entreposage de déchets organiques…
- Et pourquoi pas, Patron ? Ils sont vraiment trop  nombreux ?
- Affirmatif ! C'est chelou ! Et, en plus, on doit maintenant faire preuve d’une grande prudence : tout le monde nous regarde !
- On fait quoi alors ? Quelle est votre vision, Patron ? Guidez-nous !
- Que suggèrent nos « services » et nos fidèles crapuleux ?
- Les philosophes-conseils de vos « services » préconisent d’ouvrir de nouveaux  camps de tri et d’internement à l’intérieur du pays, Patron. Et d’extraire  les prisonniers politiques de l’Université de Makala… Ceux qui n’arrêtent pas de déranger, reçoivent des visiteurs, continuent de nuire et de résister, de s’exprimer et de critiquer le système sorcier!,  de les mettre au secret dans différentes prisons éloignées des grandes villes et difficiles d’accès (et, notamment, à la prison souterraine de Luzumu qu’on est en train de réhabiliter à cette fin), loin de leurs familles et de leurs proches, loin de leurs amis et collaborateurs, loin de leurs avocats, loin des défenseurs des droits de l’homme et de la presse.
- Et nos fidèles crapuleux, que disent-ils ?
- Vos fidèles crapuleux, Patron, suggèrent de rajouter une bonne grosse couche de morts dans les cimetières existants.  A condition toutefois de les répartir plus équitablement (et  par petits groupes de 20 à 30) entre tous les cimetières de la ville-duché d’Expo, ceux qui sont déjà fermés ou ceux qui sont encore en activité…
- Ouais mais,  dans le contexte actuel, ça ferait plutôt mauvais genre, non ? C'est peut-être un piège ! C'est chelou ! Il ne faudrait pas oublier que nous sommes sous surveillance ! Que me proposent-ils encore, ces fidèles crapuleux, eux qui ne sont jamais à court d’imagination et de références historiques ?
- En second choix, vos fifèles crapuleux préconisent de procéder à la crémation ou à la dissolution chimique des cadavres, comme les Noko l’avaient fait dans le temps pour se débarrasser des corps de Lumumba, Okito et Mpolo ! Ou de les liquider au fusil-mitrailleur et de les jeter dans le fleuve ! Ou de les précipiter du haut d’un avion, sans parachute ni bouée, en pleine mer ou au-dessus d’un lac ou de la forêt ! Ou de les « crasher » ou de les « accidenter » ou de leur « injecter une dose mortelle de malaria »! Comme au bon vieux temps de Mobutu, de Nendaka,  de Manzikala, de Bolozi, de Baramoto, de Nzimbi, de Bolamba (le voleur de patronyme) ou de Ngbanda ! Ou encore, en dernier recours et à l’extrême rigueur mais de façon beaucoup plus économique et respectueuse de l’environnement, d’envoyer tous les réfractaires et résistants mourir tranquillement de faim au centre de cantonnement de Kotakoli !  Ça prendra plus de temps, Patron, mais c’est assez efficace et ça ne laisse pas trop de traces !

Ici, au Luabongo, mon frère, les réfractaires, les résistants et les simples citoyens continuent de vivre et de mourir au taux du jour.
Du cachot aux oubliettes ou de la morgue au charnier !
Ça pue l’essence dans toutes les campagnes et dans tous les quartiers  et on se demande seulement quelle sera l’étincelle :
-  les élections à différents niveaux que les sorciers, les « services » et les crapuleux essaient de reporter… et qu’ils s’apprêtent déjà à boutiquer ?
- le démantèlement des grands-duchés et de certains duchés pour satisfaire aux exigences d’une clientèle de petits prédateurs locaux[iii]  et le foutoir général que ce changement institutionnel non-programmé ne manquera pas de provoquer ?
 - les oubliettes qui sont à deux doigts d’exploser et les charniers menacés par des têtes d’érosion et qui débordent de toutes parts ?
- le chômage, la faim et la mort pour tous dans un système organisé au bénéfice de quelques-uns ?


Kinshasa, le 22 avril 2015

Ton Vié


(tu peux me retrouver comme d’habitude
sur : http://sosecra.blogspot.be/ et la fête battra à nouveau son plein et on sera pris d’un RIIIR triomphal, jubilatoire, magique et dévoreur, emportant tout sur son passage : les sorciers, les « services » et les crapuleux)

------------------
[i]  Expo : abrégé de « ex-Poto moyindo ». D'après la chanson « Nzila ya Ndolo » du musicien brazzavillois Antoine Moundanda (1954), laquelle commence par " Poto-Poto mboka monene, Solo Kinshasa Poto moyindo " (Poto-Poto est grand, mais Kinshasa est la métropole noire, l'Europe noire) et dans laquelle l'auteur met en garde contre les mirages de Kinshasa… pouvant mener à la prison coloniale de Ndolo !
Kinshasa, alias Lipopo, appelée aussi Kin-la-belle.
 
C’était il y a longtemps, tango ya ba Wendo…  quand Kinshasa était encore un « village » qui ne comptait guère plus de 300.000 habitants (contre près de 10 millions aujourd’hui), que Marie Louise Ngelebeya Mombila
  (dite Maman Kanzaku) travaillait à la RCB et qu’Adu Elenga (un copain d’Antilope… Mbanda na ngai !) composait et chantait « Ata Ndele Mokili Ekobaluka »… et devait se cacher dans une armoire fantastique ou une pirogue aux propriétés magiques pour éviter d’être enfermé à la prison de  Ndolo… et finissait par échapper à la surveillance des indicateurs des « services » de la colonie (les anciens de la Force Publique : Mobutu, etc), se volatilisait et réapparaissait, quelques temps après, à Brazza, de l’autre côté du fleuve Luabongo, sain et sauf, libre.

[ii]  En fait, 188 nouveaux corps ont été enterrés en grande pompe, en présence d’autorités de journalistes et de photographes,  au cimetière de Fula-Fula, le lundi 20 avril : « 85 adultes et 103 fœtus et morts-nés ». Plus d’une centaine de tombes avaient été creusées, de plus ou moins un mètre et demi de profondeur, distantes les unes des autres d’au moins un mètre. Les morts avaient été placés dans 104 caisses en bois : « un cercueil par adulte et 5 fœtus par cercueil » (cf, notamment, Le Maximum du 21 avril 2015 titrant en manchette, sans vergogne : « Enterrement collectif des indigents - Fulafula entre dans l’histoire »)
Ces nouveaux « cas de cadavres »  auront donc été traités de façon moins indigne et enterrés de façon plus respectueuse ou, à tout le moins, plus « confortable » que les morts du charnier du 19 mars.

[iii] Démantèlement des grands-duchés et mise en place au forceps de nouveaux organes délibérants et exécutifs (et de cabinets pléthoriques!) budgétivores, réclamés par des prédateurs locaux disposés à faire allégeance à la Haute Hiérarchie pour autant qu’ils soient  admis à se rassasier de la chose publique. Et les sorciers proconsulaires « élus » ainsi placés à la tête des nouveaux duchés et les « sorciers prébendiers ducaux » (sous-régaliens ou sous-feudataires) qui seront appelés à les assister ne pourront mener le « train de vie » auquel ils estiment pouvoir prétendre qu’en rackettant les entreprises, en ponctionnant les crédits de rémunération des enseignants et des  fonctionnaires et en pillant les crédits d’investissement. Se dirige-t-on vers une espèce de « zaïrianisation » de l’administration des anciens comtés au profit de quelques acquéreurs ? 






Ndlr : Vous êtes perdu(e)s ?
Et vous vous demandez où trouver un plan de la ville, un menu de la semaine ou une table des matières quelconque… et comment avoir accès à chacune des différentes séries de séquences du buku « sorciers, services et crapuleux » ?
Problème ezali te, cliquez sur : http://sosecra.blogspot.be/